« Massacre » de chrétiens au Nigeria : « Le monde choisit de détourner le regard »

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« Même le fait même que nous puissions dire, alors, vous savez, écoutez, c’est pire que l’année dernière, comme si l’année dernière était acceptable. C’est terrible. C’est un massacre qui se déroule. Je pense que le monde choisit de détourner le regard. Et c’est épouvantable. Je reste choqué par l’ampleur, l’ampleur et la gravité de ce qui se passe dans ce monde aujourd’hui. »

En 200 jours, des djihadistes islamistes ont tué près de 3500 chrétiens au Nigeria et ont attaqué 300 églises. Un désastre révélé par le dernier rapport de l’International Society for Civil Liberties and Rule of Law (Intersociety) qui a étudié les faits survenus entre le 1er janvier et le 18 juillet 2021.
« Il est profondément triste que jusqu’à présent, les responsables des boucheries anti-chrétiennes dans le pays aient continué à échapper à la justice et soient restés sans contrôle, sans suivi, sans enquête et sans jugement », dénonce l’Intersociety qui ajoute que cela mène à « l’impunité et à la répétition des atrocités ».

Un contact d’International Christian Concern a pu interviewer des leaders de communautés chrétiennes sur place.

Ils commencent par dénoncer la faim, suite à la privation de leurs terres cultivables.

« La faim devient pire que la crise. Nous n’avons pas accès à nos terres. C’est un grand risque pour nous de cultiver. Les Peuls occupent nos fermes pour le pâturage ; ils vous tuent souvent lorsque vous êtes à la ferme. »

Les leaders réclament qu’on leur rende leurs terres.

« Les Peuls ne nous ont pas seulement tués mais ils sont partis avec nos richesses et ont pris nos moyens de subsistance. Nous ne pouvons pas reconstruire notre maison car elle est occupée par des Peuls, qui paissent avec des fusils. Nous voulons retourner dans notre communauté, mais il n’y a pas de place pour nos cultures. Si cela continue, nous pourrions mourir de faim. Nous avons besoin de récupérer nos terres. »

Bitrus Kamoh, un conseiller municipal de la communauté de Kwattas, accuse le gouvernement de les avoir « laissés tomber ».

« Le gouvernement nous a laissés tomber. Ils ont permis aux Peuls d’occuper nos terres. »

Philip Mounstephen, évêque de Truro, se dit « horrifié » par ce qui se passe au Nigeria. Il est très préoccupé par « l’incapacité ou l’inefficacité apparente des services de sécurité nigérians à faire quoi que ce soit pour remédier à ce problème, protéger ses citoyens et traduire les auteurs en justice ». Il est nécessaire selon lui de « prendre au sérieux la dimension religieuse de cette violence ».

L’évêque se dit « choqué par l’ampleur et la gravité de ce qui se passe » alors que « le monde choisit de détourner le regard ».

« Même le fait même que nous puissions dire, alors, vous savez, écoutez, c’est pire que l’année dernière, comme si l’année dernière était acceptable. C’est terrible. C’est un massacre qui se déroule. Je pense que le monde choisit de détourner le regard. Et c’est épouvantable. Je reste choqué par l’ampleur, l’ampleur et la gravité de ce qui se passe dans ce monde aujourd’hui. »

M.C.


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